Le pionnier de la recherche française sur les SCV répond à nos questions

Lucien Séguy, agronome au Cirad, est un

chercheur engagé depuis de nombreuses

années aux côtés des paysans du Sud dans la

construction, la mise en place et la diffusion des

SCV, notamment au Brésil où il travaille depuis 1978.

ƒ Que répondriez-vous à ceux qui disent que le semis direct

n’est pas une agriculture biologique ?

L.S. Ils ont raison. Ce n’est pas une agriculture bio. Mais c’est

pourtant une agriculture plus bio que celle bio ! Dans les SCV, on

remet la biologie au cœur des relations sols-cultures, elle en est le

moteur. Dans l’agriculture bio, on laboure les sols. Avec le changement

climatique, on observe depuis quelques étés des pluies de type

tropical avec des intensités extrêmement élevées. Le labour a comme

conséquence que tout le sol part dans la rivière sous une pluviométrie

comme celle là. C’est quoi cette agriculture biologique qui est capable

de perdre son sol en deux ou trois pluies ? En plus, l’agriculture bio n’a

pas toujours enlevé, disons, une enveloppe chimique. On s’est aperçu,

en traçant les produits, qu’il y avait des pesticides malgré toutes les

garanties d’un cahier des charges très complexe.

La nourriture propre n’est donc pas une garantie non plus en

agriculture bio. Il n’y a peut être pas assez de suivi dans la traçabilité

pour garantir une nourriture absolument propre. Mais surtout ce qui

me choque le plus c’est de laisser les sols qui se sont formés durant

des millénaires, à l’assaut de la première pluie. Que va-t-on faire

après ? Qu’est devenu le bio ? Le bio devrait être construit sur des sols

entièrement protégés sans externalités. Et puis, c’est sûr, il devrait

être débarrassé de toutes les molécules chimiques les plus nuisibles

à l’homme et à l’environnement. Le SCV, par rapport au bio, s’est

préoccupé, dans sa première phase jusqu’à aujourd’hui, de contrôler

complètement l’érosion et les externalités même dans les climats les

plus excessifs (où il tombe 2,5 mètres d’eau). C’est déjà relever un

sacré défi que de protéger les sols dans toutes les écologies !

ƒ Comment alors produire propre avec le SCV ?

L.S. Depuis 3-4 ans, la deuxième phase de notre travail d’équipe est

l’opération baptisée « grain propre ». Il n’y aurait pas de problèmes avec

les produits phytosanitaires s’ils étaient dégradés rapidement et si leurs

résidus, leurs molécules, n’étaient agressifs ni pour l’environnement ni

pour l’homme. Mais on sait que ce n’est pas le cas, ils sont entraînés dans

d’autres milieux comme les rivières et les nappes phréatiques. Dans les SCV,

c’est exactement l’inverse. Il existe un mécanisme d’explication intéressant

qui mériterait d’être largement repris par les chercheurs qui s’intéressent

aux mécanismes fondamentaux. Dans le SCV, les sols sont toujours sous une

couche protectrice qui fait jusqu’à 15 cm (la couverture permanente) et ne

sont jamais exposés. En Amazonie, si je mets des sondes thermométriques

dans le sol sous la forêt et dans les parcelles SCV mitoyennes, sur le même

sol, on a la même température. C’est un effet tampon de la couverture.

C’est aussi un milieu nutritif pour toute la faune qui va transformer

ces matières, les fragmenter et faciliter la minéralisation de la matière

organique. Quand on emploie des pesticides en SCV, ce sont les cultures et

la couverture végétale qui les interceptent, et non le sol ni la faune qui y

vit car, étant couvert, le sol est complètement protégé !

Deuxièmement, cette couche protectrice, si les conditions sont

adéquates, se fait littéralement digérer au bout de 2-3 mois. Or les

molécules chimiques qui ont échappé aux cultures, vont en SCV imprégner

les litières au-dessus du sol. Comme ces litières sont digérées par toute

l’activité du sol, faune et microfl ore, véritables réacteurs de transformation,

les molécules nocives le sont aussi et, peut être, n’ont alors plus aucune

nocivité. C’est là où il y a des sujets fondamentaux pour la recherche.

Qu’est ce qu’il reste ensuite des molécules nocives ? Moi, je fais l’hypothèse

qu’il ne reste rien. C’est un système auto-épurateur. Il se nettoie tout

seul par voie biologique. Toutes les tendances que l’on a mesurées sur

ce mécanisme montrent une convergence, un début de démonstration.

Mais je vais plus loin, comme je n’en ai pas encore la totale conviction

et qu’il faudrait le démontrer sous tous les climats et tous les types de

couverture, j’enlève progressivement la chimie des systèmes SCV et j’y mets

des molécules organiques à la place tant est que l’on peut les généraliser

sur de grandes surfaces* et que leurs coûts ne sont pas supérieurs à ceux

des systèmes conduits en « tout chimique », avec des performances

équivalentes. Je commence à faire cela en France et dans d’autres pays.

Les molécules qui restent dans les grains et le sol sont ensuite analysées

par les outils de laboratoire les plus perfectionnés. J’analyse actuellement

138 molécules. Je veux être sûr que le digesteur nous débarrasse de toutes

les molécules méchantes pour l’homme et l’environnement.

La première bataille est celle de l’eau, pas celle du carbone. Si l’on

réduisait drastiquement les nitrates et les pesticides, eh bien, au bout

de 4-5 ans, les nappes seraient probablement propres. Avec les SCV, tout

est intercepté et digéré dans les couvertures. Les nitrates, hors besoins

des cultures, sont réorganisés en azote organique immédiatement. Dans

plusieurs régions de France, avec des hivers où il pleut beaucoup, il n’y

a pas de nitrates en dessous de 30 cm (mesures effectuées par diverses

chambres d’agriculture). C’est peut être la plus grande révolution apportée

par les SCV !

* La panoplie de molécules organiques actuellement ajustées dans les SCV fait appel à de l’humus

liquide pour substituer une partie des engrais, des éliciteurs pour remplacer les fongicides et stimuler

les défenses immunitaires des cultures, des dérivés du NEEM et du Bt pour contrôler les insectes

ravageurs, des complexes d’amino-acides pour traiter les semences. Tous ces produits sont issus de

biomasses renouvelables.

ƒ Les OGM ont-ils un rôle à jouer dans les systèmes SCV ?

L.S. Dès 1994, je n’ai jamais cru à l’efficacité durable des OGM RR

(résistant au round’up ou glyphosate). À cette époque, j’avais déjà écrit

que je connaissais trois plantes pour lesquelles il fallait déjà tripler les

doses de glyphosate au Brésil. Et comme c’était des dicotylédones, le

glyphosate n’était pas efficace. Il était donc prévisible que des formes

de résistance allaient donc apparaître très rapidement car j’en avais déjà

trouvé plusieurs sur un temps très court. Ce type d’OGM ne nous intéresse

pas en SCV. Ils peuvent être utiles 2 ou 3 ans, le temps que les plantes

se « retournent ». Car la nature sur ce sujet là se retourne rapidement.

Elle est autrement riche et intelligente et a des moyens prodigieux pour

se défendre. Contrôler les mauvaises herbes en injectant des gènes

de résistance au round’up ne pouvait pas tenir la route. Ça je l’ai dit

et c’est ce qui est arrivé. Ça a d’ailleurs mené à tous les abus. On dit

qu’on économise des herbicides grâce aux RR et en fait on augmente les

doses au fur et à mesure que la flore se consolide ! Et de gros accidents

existent !

Donc la réponse est claire : les OGM RR ne sont pas indispensables, ou

alors pendant 2 à 3 ans uniquement. C’est une technologie intelligente

de transition pour un temps très court. En plus, on sait aujourd’hui que le

glyphosate a des effets collatéraux terribles sur la vie biologique du sol.

Il détruit les bactéries qui réduisent le manganèse. Partout, on voit alors

apparaître des carences en manganèse. Donc d’un coté, on pense réduire

les coûts avec les OGM RR, mais de l’autre, l’expérience montre que sur

beaucoup de céréales, et sur le soja, les effets collatéraux (déséquilibres

graves de la vie du sol : développement de fusarioses, défi ciences

à carences en manganèse, utilisation excessive et non réduction

d’herbicides, etc.), sont bien pires que les avantages éphémères que

ces OGMRR procurent. L’humilité est la chose la moins bien partagée

dans le domaine de la recherche et si on avait un peu de réfl exion par

rapport à notre capacité à modifi er des environnements d’une complexité

colossale, on progresserait beaucoup plus vite, même si, c’est vrai, les

OGM sont de véritables révolutions d’un point de vue commercial.

Par contre, les OGM Bt (Bacillus thuringiensis), apparaissent plus

constants dans leur efficacité que les RR, pour le contrôle de divers

insectes ravageurs ; l’association des SCV avec des plantes OGM Bt peut

être extrêmement utile pour réduire les coûts de production de cultures

délicates très chargées en pesticides telles que le coton (12 à 18

applications de pesticides sur les cotons pluviaux de haute technologie

dans le Brésil central). Enfin, les OGM qui permettent de faire produire

des molécules biologiques indispensables à la vie humaine mériteraient

certainement d’être associées aux SCV, pour les produire moins cher et

plus propre.

ƒ Est ce-que les SCV sont possibles sous tous les climats ? ƒ

Quelles sont les limites techniques des SCV ?

L.S. Oui, complètement ! Les SCV sont même possibles sous des climats

où on ne faisait pas d’agriculture avec les systèmes traditionnels. À part

sur les permafrosts (sols gelés en permanence) de Sibérie ou les déserts

du Sahara ! Ils sont possibles dans toute la zone actuelle mondiale où il

existe de l’agriculture, dans tous les pays, même là où on produit peu ou

avec beaucoup d’intrants. Tous les schémas sont possibles ! Grâce à eux,

on peut aujourd’hui cultiver des environnements que l’on ne pouvait pas

aborder avec des techniques traditionnelles du fait de leur sensibilité vis-

à-vis de l’eau ou d’excès climatiques quelconques. Les SCV protègent en

effet le sol, servent de tampon pour la température et les climats agressifs

et régénèrent la fertilité sous culture.

Est ce que les compétitions entre les cultures principales

et les plantes de couverture ne constituent pas un frein

important à la mise en place des SCV ?

L.S. Dans des SCV qui sont bien montés, il ne devrait pas y avoir de

compétition cultures principales / plantes de couverture. C’est le rôle des

essais, de la recherche en amont. On a créé les systèmes de telle manière

qu’il n’y ait pas de compétition entre les espèces soit en faisant des semis

décalés, soit en choisissant des plantes de couverture qui n’ont pas les

mêmes exigences hydriques et nutritionnelles et qui ne vivent pas au

même niveau dans le profi l cultural. Il faut appréhender les SCV comme

un système : valoriser le système dans son ensemble et ses modes de

fonctionnement plutôt qu’une seule culture. On a affronté tous les climats

possibles, on a triplé les productions… Si c’est bien maîtrisé, c’est que

c’est bien compris ! On connaît les lois qui régissent le fonctionnement

de ces systèmes et ils fonctionnent partout. C’est la démonstration qu’il

y a un côté universel dans ces lois d’application. C’est la seule technique

au monde qui permette aujourd’hui de cultiver de manière intensive

(expression du potentiel de production plus élevé et diversifi é) tout en

augmentant l’activité biologique et la matière organique sans apport

exogène de cette dernière.

ƒ Quelles sont les limites techniques des SCV ?

L.S.Elles dépendent uniquement de la capacité intellectuelle et

pratique des gens à imaginer et créer des innovations technologiques et à

les faire progresser. Depuis le début, les SCV ne font que progresser dans

leurs propriétés, leur capacité à produire durablement et leurs avantages.

Actuellement, l’opération « grain propre » intéresse la société civile car le

consommateur veut manger propre. On pourrait imaginer une traçabilité

derrière. L’étape suivante serait alors de voir si des collaborations seraient

possibles avec des hypermarchés du fait que ces produits sont différents,

sans résidus toxiques. Commercialement, ça tiendrait la route et les prix

différenciés pourraient être répercutés chez les producteurs !

ƒ À qui s’adressent les SCV ?

L.S. Les SCV s’adressent à l’agriculture, à toutes les formes d’agriculture.

Les SCV ne sont pas réservés aux grandes exploitations agricoles. Quelque

soit le cas de figure, ce sont des phénomènes colossaux d’érosion sous des

climats bien plus agressifs que les nôtres qui ont déclenché le changement

de techniques culturales. Les SCV sont actuellement mis au point pour tous

les types d’exploitation. Avec l’expérience que nous avons à Madagascar

et en Asie, on pourrait créer des milliers de systèmes. Pour l’instant, on a

créé 50 ou 60 systèmes différents. Un des grands succès de l’agriculture

traditionnelle primitive dans tous les pays du monde a été d’associer

plusieurs plantes entre elles. Cela permet de répondre à différents types

de variabilité économique. C’est donc un milieu tamponné qui répond à

un niveau moyen de production stable. Ces principes là, les agriculteurs

les connaissent. Il est alors plus facile, de par la tradition des petites

agricultures paysannes qui procèdent par biodiversité dans des espaces

limités, de monter des systèmes SCV dans ce contexte là plutôt que dans

celui de la monoculture dominante des grandes exploitations mécanisées.

D’ailleurs l’un des gros écueils techniques dans ces dernières a été de

récolter toutes les plantes ensemble de façon mécanisée. Cela crée des coûts

supplémentaires. C’est exactement ce que l’on ne veut pas engendrer dans

le contexte actuel ! Même avec des machines, les SCV permettent de sortir

de la monoculture (on ne peut pas faire de SCV en monoculture). On a ainsi

ramené un regain de biodiversité dans les agro-systèmes. Mais pour créer

tous ces systèmes dans des écologies et des contextes socio-économiques

différents, il faut avoir une démarche de naturaliste pour pouvoir apprécier

sous toutes ses formes (quantitatives, qualitatives, socio-culturelles) les

transformations des milieux physiques et humains qu’engendrent les SCV

dans leur évolution. Actuellement, nous sommes déconnectés de la nature

et il est urgent de remettre des naturalistes dans la nature car tout notre

avenir va en dépendre !

ƒ Quels sont les freins à leur diffusion

dans les pays développés ?

L.S. Il y a beaucoup d’arguments suivant les régions, les mentalités.

Pour un pays développé comme la France, je dirais en premier que la

France, comme l’Europe d’ailleurs, vit dans un nid douillet qu’on essaie de

maintenir. Dès 1992, je faisais des conférences disant aux agriculteurs qu’ils

allaient perdre leur système de primes. Ils ne me croyaient pas. Mais on y

vient ! Alors que des agriculteurs auraient tendance à abandonner, d’autres

ont décidé de préparer l’après PAC et cela depuis longtemps. D’abord

en réduisant leurs coûts intrants et en les appliquant de manière plus

raisonnée, puis en cherchant à réduire leurs coûts de mécanisation. Le SCV

est à la croisée de ces préoccupations et son adaptation par des agriculteurs

français comme J.C. Quillet* depuis 1994 a transformé les perspectives

de leurs exploitations : meilleure rentabilité fi nancière, régularité des

rendements, réduction des impacts négatifs sur l’environnement…

De manière générale, les subventions sont plutôt un frein à la

diffusion des SCV en France. Les contraintes peuvent être aussi liées à

une organisation inexistante pour réaliser le changement, à l’absence

de démonstration durable, pérennisée en amont avec une antériorité

suffi sante, etc. Et enfi n, je dirais que la maladie de ce début de siècle

est le manque d’action et d’engagement ! Le chemin de la démonstration

et des changements technologiques, c’est un engagement. On peut alors

prendre des risques majeurs. Il faut arrêter de parler et il faut agir ! Chaque

fois que l’on est protégé de tout, cela fi nit forcément mal. La vie n’est pas

comme ça.

ƒ Quelle perception ont les agriculteurs du changement de

message technique préconisé par les développeurs ?

Comment se passe ce changement de paradigme ?

L.S. C’est une question multi-facettes. Au Brésil par exemple, où les

exploitants sont jeunes (28 à 45 ans en majorité), ils sont ouverts au

changement. On a créé des associations de producteurs immédiatement.

Les gens ont l’avenir devant eux. Ils regardent devant eux là bas ! Cela aussi

c’est une donnée importante. En général, quand les gens sont contraints,

il y a changement. C’est quand ça va mal, que les choses vont très vite.

Parfois, en 1 an il faut qu’ils changent. Ils n’ont pas de crédits, que

peuvent-ils faire alors comme techniques pour survivre ? Les moins chères

d’abord ! C’est par cette porte que les SCV sont rentrés : par leurs qualités,

leurs économies sur les coûts de production et par leur facilité d’exécution.

Alors, les agriculteurs changent même s’ils ne sont pas pleinement

convaincus au début. Par contre, l’Europe va mal car nous sommes dans un

nid douillet, que nous avons tout ce qu’il nous faut et que nous pensons

que c’est éternel.

ƒ Que devrions nous faire pour que les SCV soient reconnus dans

les politiques nationales en France et en Europe en général ?

L.S. L’approche française devrait être :

1. D’abord intéresser et convaincre les élus. Les résultats actuels chez les

agriculteurs pionniers du SCV en France sont solides, établis, souvent

spectaculaires et reproduits dans beaucoup d’écologies en France. Des

économies sont réalisées : on ne pollue plus, les routes ne sont plus

endommagées par le ruissellement superfi ciel… On pourrait supprimer

rapidement 40% des primes actuelles !

2. Il faudrait aussi suggérer aux politiciens au plus haut niveau d’utiliser

les primes actuelles (ou en partie) avant leur suppression imminente,

pour aider au changement technologique. Une mesure concrète serait

d’attribuer les primes pour la conversion au SCV. Ce serait une bonne

incitation et l’agriculteur aurait alors moins peur. En effet, la peur «

d’essuyer les plâtres » lors de cette reconversion constitue le frein

principal à la diffusion du semis direct.

3. Pour informer et former les agriculteurs, il faut mettre en place des

plateformes pérennisées avec comparaison entre SCV et système de

culture conventionnel. Ces plateformes devraient d’ailleurs être payantes

pour les visiteurs. Cela financerait le surcoût nécessaire pour monter ces

petites unités régionales.

ƒ Y-a-t-il eu des progrès réalisés dans la prise

en compte des SCV dans les politiques des pays pilotes ?

L.S. Au Brésil, c’est évident : les restructurations économiques

successives ont conduit rapidement à promouvoir le semis direct grâce à

la réduction des coûts de production qu’il procure et qui a permis de hisser

l’agriculture brésilienne dans la mondialisation sans subventions. C’est

d’ailleurs allé plus loin que ça. Une dynamique intelligente d’associations

de semis direct pilotée par une fédération nationale très dynamique a

colonisé tout le pays. Dans les années 90, il a été demandé à l’EMBRAPA

(recherche brésilienne) au cours d’un grand événement (auquel assistaient

chercheurs, multinationales, ministres, associations) de s’intéresser au

semis direct comme un sujet majeur, prioritaire ! La recherche était, sur

ce thème, à la remorque du développement ! Ça a bougé tout de suite !

La recherche peut être parfois plus résistante au changement que les

agriculteurs ! À Madagascar et au Laos par exemple, pays représentatifs des

petites agricultures familiales, les SCV sont pris en compte dans les grandes

lignes d’action du gouvernement. C’est inscrit dans les directives générales

principales des politiques agricoles nationales.

« grâce aux SCV, on peut aujourd’hui cultiver des environnements que l’on ne pouvait pas aborder avec des techniques traditionnelles »

Lucien Séguy

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