Quand l’agriculture façonne la vie du sol, Marc-André Sélosse
Cette vidéo explore comment les pratiques agricoles influencent la biodiversité et la santé des sols, en s’appuyant sur une vision évolutionniste et microbiologique.
:1. Le sol comme écosystème vivant
- Le sol n’est pas un simple substrat inerte (comme on le concevait autrefois), mais un univers grouillant de vie : un gramme de sol contient plus d’un milliard de bactéries et des milliers d’espèces de champignons, vers de terre, insectes et racines. Il abrite 50 % de la biomasse terrestre et recycle les nutriments essentiels (azote, phosphore) via des symbioses, comme les mycorhizes (champignons qui aident 90 % des plantes à absorber les minéraux).
2. L’impact de l’agriculture conventionnelle
- Les labours profonds, les engrais chimiques et les pesticides appauvrissent la vie microbienne (baisse de 30-40 % de la biomasse fongique et bactérienne dans les monocultures). Cela accélère l’érosion (jusqu’à 100 fois plus), libère du CO₂ et réduit la fertilité naturelle. Exemple historique : lors de la domestication des plantes (il y a 7 000 ans), on a perdu des gènes utiles comme ceux attirant des prédateurs naturels contre les ravageurs.
3. Vers une agriculture régénératrice
- Sélosse plaide pour des pratiques agroécologiques : semis directs (sans labour pour préserver les structures du sol), couverts végétaux permanents, composts organiques et rotations diversifiées. Ces méthodes boostent la diversité microbienne, stockent le carbone (contre le réchauffement climatique) et améliorent la qualité nutritive des récoltes. Il insiste sur la « somme de gestes » : limiter les intrants chimiques au profit de la vie du sol pour une production durable et saine.
4. Liens avec la santé humaine et l’environnement
- Un sol vivant nourrit mieux les plantes, donc les humains (via des aliments plus riches en micronutriments). Inversement, des sols dégradés favorisent maladies et pollutions. Sélosse relie cela à l’évolution : l’agriculture a co-évolué avec les microbes, et ignorer cela menace nos « racines » communes (étymologiquement, humus et humain partagent la même origine).
Cette intervention est passionnante et accessible, mêlant science rigoureuse et anecdotes (comme les « ouvriers invisibles » du sol).

